La princesse inachevée, chapitre #10
Il était une fois un petit chat gentil et docile. Pour être sûr de se trouver un foyer idéal, l’animal testait les plus jolies maisons. Cossues, branchées, design, pompeuses… Toujours plus confortables, de la bouffe en abondance, des caresses dans le sens du poil par des familles branchouilles, nombreuses, coincées du cul, recomposées… Et pourtant à chaque nouvelle expérience la bouffe finissait par l’écoeurer, les coussins trop moelleux en devenaient embarrassants, les caresses l’irritaient. Putain mais qu’est ce qui cloche chez lui ? Pardon je m’emballe. Je m’emballe parce que ce mignon petit chat c’était moi. Moi salariée. Et dans les entreprises dans lesquelles j’essayais de m’épanouir on me nous prend pour des animaux domestiques. Mais quelle idée de vouloir apprivoiser les gens ?
J’ai donc longtemps cru que j’était un chat domestique malade chronique. Et un jour j’ai quitté ces jolies demeures. En rentrant chez moi j’avais si peur de me retrouver dans la jungle de l’indépendance. Parce qu’il n’y a pas vraiment de chemin, tout semble si dense, et en même temps on a si peur du vide. On pense bêtement que c’est la loi du plus fort, mais dans la jungle coexistent des fourmis malines et des tigres féroces, non ? Chacun peut y créer sa petite ou sa grande place. Le plus compliqué c’est de revenir à l’état sauvage. Pour cela, moi, j’ai dû reculer une trentaine d’années en arrière. Et redevenir la petite fille que j’étais. Me voilà aujourd’hui en petit tigre un peu farouche, un crayon dans mes grosses papattes remerciant une certaine princesse inachevée de m’avoir aidée à remonter du dépotoir de ma mémoire les petits bouts de mes rêves d’enfant.
Voici le chapitre 10.
Et le calendrier d’octobre pour affichage sauvage. Je te laisse y mettre ta patte.
N’oublie pas de faire un tour chez ma Minireyve et sa crinière de lionne qui a de quoi faire rugir ton smartphone.
Miagrou.
Punaise, c’est carrément chouette ce petitigre qui s’accroche et qui réussit en plus… bientôt je vais le voir sauter s’accrochant à cette liane qui passe par là et même s’envoler… non ?
Sinon les minifilles ont dit : « c’est tout ?, M’enfin ! »